Le vrac, bientôt en pharmacie ?
Il séduit de plus en plus de consom’acteurs qui souhaitent contribuer à la réduction des déchets de la planète et limiter le gaspillage. Présent dans nos rayons hygiène et alimentation, le vrac franchira-t-il un jour la porte de nos pharmacies ?
C’est quoi le vrac ?
C’est un mode de distribution écoresponsable d’un produit. On parle de vente en vrac lorsqu’on le vend au consommateur sans emballage, à sa quantité choisie, dans des contenants qui sont recyclables ou réutilisables. Le but est de limiter le gaspillage, mais surtout d’encourager la réduction des déchets, en particulier le plastique qui pollue nos systèmes naturels. Selon l’ONU, 8 millions de tonnes de plastiques terminent dans les océans chaque année.
La vente au détail déjà présente dans nos rayons
Vous l’avez sans doute déjà remarquée. Depuis quelques années, elle commence à se faire une place dans les rayons de nos commerces. Dans les rayons alimentation de nos supermarchés, où il est possible d’acheter céréales, pâtes, légumes secs ou confiseries à la quantité voulue. Dans les boutiques spécialisées, pour ravitailler en produits d’hygiène tels nettoyants ménagers ou lessives. Sans oublier nos magasins bios qui, dans un souci d’économie circulaire, privilégient ce mode de distribution.
Pourquoi pas en pharmacie ?
La question de vendre les médicaments à l’unité dans les pharmacies ne date pas d’hier. Pourtant, rien n’a encore été fait dans ce sens. En effet, les pharmaciens voient cette action d’un mauvais œil puisque le nouveau traitement du médicament entraînerait une perte de temps et des coûts supplémentaires de par :
son déconditionnement ;
son comptage ;
son stockage dans des équipements adaptés.
De plus, il faudrait rééditer toutes les notices accompagnant les médicaments.
Le vrac dans les pharmacies aux États-Unis et au Canada
La vente du médicament au détail se pratique cependant dans les officines américaines et canadiennes. Peut-être l’avez-vous déjà observé dans certaines scènes de vos séries, où le pharmacien donne un flacon à son client avec le nombre exact de gélules. En effet, le système de santé de ces deux pays encourage la vente du médicament à l’unité puisque celui-ci est moins bien remboursé. Cela explique pourquoi cette tendance est plus répandue dans les pharmacies et parapharmacies outre-Atlantique.
L’exemple d’une expérimentation réussie en France
Face à un marché et une demande en plein essor, des initiatives voient timidement le jour en Europe. Une expérimentation a notamment été menée en juin 2020 dans deux pharmacies en France avec l’installation de distributeurs qui proposaient du gel douche et du gel hydro-alcoolique en vrac. Pour se servir, les clients utilisaient des flacons en verre consignés. L’expérience s’est révélée positive pour les consommateurs et les pharmaciens. Des marques de produits pharmaceutiques se sont même créées avec ce modèle de distribution et connaissent une phase de développement. Pourtant, si l’expérience de la vente au détail dans les pharmacies n’a pas convaincu le Royaume-Uni de la fin du gaspillage, on peut tout de même envisager un développement progressif de ce mode de vente dans nos officines de quartier.
Lire cet article ne remplace pas l’avis d’un professionnel de la santé ou d’une consultation médicale. Prenez toujours contact avec votre médecin ou votre pharmacien.
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